Orme

Les ormes sont des arbres du genre Ulmus, famille des Ulmaceæ ou Ulmacées atteignant une trentaine de mètres, venant de l'Europe occidentale et de l'Amérique du nord, dès le début de l'ère tertiaire, il y a 65 millions d'années.



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Ulmaceae - Flore (nom vernaculaire) - Arbre - Bonsaï - Essence forestière - Sylviculture - Plante utile - Plante médicinale

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Définitions :

  • Arbre de la famille des Ulmacées qui sert généralement à border des routes, des avenues (source : fr.wiktionary)
Contreforts racinaires
Fruits en glomérules de l'orme glabre

Les ormes sont des arbres du genre Ulmus, famille des Ulmaceæ ou Ulmacées atteignant une trentaine de mètres (et rarement 40 m), venant de l'Europe occidentale et de l'Amérique du nord, dès le début de l'ère tertiaire, il y a 65 millions d'années. L'orme est un arbre de haute futaie, et apporte un excellent bois d'œuvre, quasiment identique au bois de chêne. Malheureusement, il a quasiment disparu d'Europe de l'Ouest suite à la graphiose. Le développement de cultivars résistants fait l'objet de recherches intenses depuis les années 1960.

Son nom latin ulmus, serait d'origine celte et indo-européenne et aurait la même racine "Al" que Alisier et Aulne.

La forme ancienne de l'orme, oulme (d'ulmus, orme en latin) a donné de nombreux toponymes, dont le nombre indique la grande fréquence de cet arbre :

  • l'Houmeau, l'Houme, Oulmes ;
  • oulme a fréquemment évolué vers homme, donnant des toponymes du type de col de l'homme mort, ou des patronymes du type Quatre-hommes, indiquant dans le premier cas, un col où se trouvait un orme mort, et dans le second, une personne habitant à proximité d'un groupe de quatre ormes.

Description

  • Écorce fissurée (sauf jeune ou Orme du Caucase).
  • Feuilles caduques, alternées, simples, doublement dentées et fréquemment nettement dissymétriques à la base (comme chez le micocoulier) (ce qui permet la distinction avec les hêtres qui ont des feuilles identiques mais symétriques).
  • Fleurs sans pétales et en glomérules rouges apparaissant en mars sur les rameaux de l'année précédente.
  • Pollen ovale ou rond d'une taille de 28 x 22 µm, assez lisse ;
    Pollinisation anémogame (par le vent) ;
    Allergénicité : 1/5, allergies croisées envisageables avec les pollens d'Ulmacée.
  • Fruit ailé rouge-verdâtre, dit "samare" ou "akène", dispersé par le vent, apparaissant en mars-avril avant les feuilles, groupé en boules. Il est mûr fin mai, et on peut le semer immédiatement après récolte.
  • Variétés : On peut distinguer en Europe, l'Orme champêtre, l'Orme lisse, l'Orme de montagne. En Amérique du Nord c'est l'Orme blanc d'Amérique, mais de nombreux croisements et sélections ont été faits depuis plusieurs siècles.

Une description en est faite dans l'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers (Diderot / 1751 -1772).

Selon ITIS :

L'orme forme des futaies nommées «ormaies».

Le naturaliste J. Macquart cite parmi les arbres qui l'ont le plus impressionné deux ormes remarquables en Suisse :

« (... ) mais c'est spécifiquement dans les environs de Genève que j'ai observé les arbres les plus remarquables. En parcourant la rive septentrionale du lac jusqu'à Villeneuve, j'ai vu dans une riante prairie près de la jolie petite ville de Morges deux Ormes aux dimensions colossales. Chacun d'eux avait à la sortie du sol 17 mètres de circonférence, et sa couronne était d'une très-grande étendue. Dès l'année 1541, ces Ormes étaient d'une grosseur remarquable. L'un d'eux a été renversé en 1824»[1].

C'est un arbre jadis abondamment planté dans le bocage comme bois d'œuvre (Il pouvait être émondé l'ensemble des 7 ans à peu près, ce qui augmentait toujours sa résistance à la courbure dans les charpentes). Résistant à l'eau lorsqu'il est immergé, comme le chêne ou l'aulne, il a été utilisé comme moyeu de roues de moulin à eau, et comme piloti. Il a été utilisé pour les affûts de canon.

Facilement bouturable, il a aussi énormément été planté en ville dès François Ier et Henri IV, puis le long des boulevards, Il était planté en quinconces autour des fermes et châteaux de nombreuses régions, dont du nord de la France, ce qui a suggéré en 1825 la réflexion suivante à F. J. Grille (dans sa Description du département du Nord)  :

«une observation dans l'intérêt des propriétaires. Comme ces arbres demandent énormément d'espace pour se développer et de place pour étendre leurs racines, on devrait les planter plutôt en ligne et sur les routes, comme l'ordonna Colbert dans ses règlements d'administration publique ; comme l'indiquait François de Neufchâteau dans ses circulaires, quand il était ministre de l'intérieur ; comme MM. Laine et Decazes en ont depuis renouvelé l'invitation. Si on veut planter en bosquets, du moins faut-il mettre les pieds à de longues distances les uns des autres, afin d'obtenir les produits les plus beaux et le plus entier développement.»[2]

FJ Grille en décrivait, il y a près de 200 ans dans le nord de la France, une véritable mise en culture, qu'il suggère d'étendre à d'autres variétés ;

«on cultive en particulier deux variétés d'ormes (dans le département du nord)  : l'une a feuilles lisses, qu'on y nomme orme de Hollande; l'autre à petites feuilles, qu'on appelle orme pyramidal. Mais que d'autres espèces on pourrait y naturaliser! La Grande-Bretagne seule en compte cinq : l'orme champêtre, qui est le plus solide, le plus durable, le mieux à l'épreuve de l'humidité, mais qui croit lentement ; l'écorce de liège, qui croît plus vite, mais dont la qualité est bien inférieure ; l'orme des montagnes, c'est celui d'Écosse, qu'on transporte désormais dans presque l'ensemble des contrées de l'Europe ; l'orme lisse, orme d'Essex, qui peut acquérir une grosseur énorme, et dont le cœur, très-estimé, est employé dans le charronnage ; enfin, l'orme de Hollande, le plus petit de tous, dont le bois est très-inférieur à l'ensemble des autres, et qui n'est le plus fréquemment bon qu'à brûler. Le bois d'orme dure des siècles lorsqu'il reste dans un état constamment sec ou humide ; mais il dépérit s'il est exposé aux variations de l'atmosphère ainsi qu'à la succession de l'humidité et de la sécheresse. On peut cher en preuve les pilotis sur lesquels est établi le pont de Londres : ils existent depuis six cents ans, et ne paraissent pas avoir souffert le moins du monde

On l'a utilisé en Amérique du nord pour ses «effets de tunnel». L'orme d'Amérique avait en effet des qualités parfaites pour une telle utilisation :

  • croissance rapide ;
  • large adaptation à différents climats et types de sols ;
  • bois résistant au vent ;
  • croissance évasée ne nécessitant pas de gros élagage.

Autres emplois

  • La dureté de l'orme en a fait un bois de travail de choix, surtout pour des vis, roues, galoches (voir sabot), coques de bateaux d'échouage (flobarts).
  • L'orme est aussi énormément élevé en bonsaï, essentiellement en utilisant l'orme de Chine (Ulmus parvifolia) . Parvifolia signifiant «petites feuilles», cette espèce se prête d'autant plus aisément au bonsaï.
  • Les bourgeons d'orme sont utilisés en gemmothérapie.

Pour les grecs de l'Antiquité, l'orme était l'arbre d'Hermès et d'Oneiros (dieu des songes et de la nuit, fils d'Hypnos, dieu du sommeil, frère de Thanatos, dieu de la mort). Les fruits ailés accompagnaient les âmes des défunts devant le juge suprême. Il fut le symbole celte de "générosité". Les germains l'ont reconnu comme arbre féminin et sacré (associé au frêne masculin). C'est à l'ombre d'un orme qu'au Moyen Âge on rendait justice dans le sud de la France.

Etat, pressions, menaces pour les populations d'ormes

Les grands ormes ont presque disparu d'Europe en quelques années suite à la diffusion du pathogène Ophiostoma novo-ulmi. On cherche à restaurer des populations génétiquement diversifiées pour qu'elles soient plus résilientes[3]

Dans les années 1990-2000, des recherches ont choisi quelques dizaines de clones supposés moins sensibles à la graphiose (INRA Nancy et Cemagref en France) [4]. En Europe et en France depuis 1987 le Cemagref coordonne la conservation et l'étude génétique des ormes autochtones de 9 pays européens.

  • Conservation Ex-situ  : En France, près de 400 clones (300 U. minor, 80 U. lævis, 30 U. glabra) ont été collectés, obtenus de bouturage de pousses herbacées venant d'ormes apparemment indemnes, dans une dizaine de régions, plutôt du nord et de Poitou-Charentes). Un petit conservatoire régional a été créé sur l'île de Chausey, abritant 70 clones de Basse-Normandie bouturés dans les années 1980 par la DRÆ (ex-DIREN) avec l'association CREPAN. Il enrichit la collection nationale de Nogent-sur-Vernisson (Loiret) et de Guémené-Penfao (Loire-Atlantique), conservée sous forme de haies basses, peu attractives pour l'insecte vecteur du pathogène. Quelques dizaines de clones sont aussi cryo-conservés par l'AFOCEL et d'autres (dont clones français) son aussi cryo-conservés en France et en Allemagne.
  • Conservation in situ ; depuis 1998, le Cemagref et l'ONF travaillent aussi à la conservation in situ, avec les conservatoires botaniques et diverses ONG, dont en forêt pour U. glabra et U. lævis.

En 1825, il y a presque 200 ans, François Joseph Grille, sans employer le vocabulaire des écologues modernes, proteste déjà contre l'appauvrissement génétique des populations d'ormes trop volontiers clonés et/ou greffé au détriment de la richesse adaptative que permet le semis :

«Les planteurs d'ormes se limitent trop fréquemment au moyen le plus facile, qui est de planter par rejeton et par éclats de racines ; mais ils en sont les dupes, et ils n'obtiennent que des sujets rabougris qui ne rapportent presque rien. On peut distinguer au premier coup-d'œil, à la beauté de leur port ainsi qu'à la vigueur de leur végétation, les ormes de semis, et ceux à feuilles étroites greffés sur sujets écossais, dans les plantations d'agrément, dans les parcs, et sur les pelouses qui environnent les maisons de campagne.» [5] Cette homogénéisation génétique a effectivement peut-être contribué à la rapide diffusion de la graphiose de l'Orme.

La graphiose ou maladie hollandaise de l'orme a dévasté les ormes dans tout l'hémisphère nord depuis 1925 à peu près.
C'est à la fin des années 1970 que la maladie des ormes est apparue pour la première fois à Paris. Aucun traitement n'a réussi à en venir à bout. Des injections dans les arbres malades en 1986-1987 ont été infructueuses. On comptait 30 000 ormes parisiens avant l'épidémie, tandis qu'aujourd'hui seuls 1 000 survivent, dans les larges avenues parisiennes (avenue d'Italie, de Choisy, boulevard Lefebvre, de Grenelle, Garibaldi…) et deux particulièrement vieux rescapés (un au jardin des Tuileries devant l'Orangerie et un autre place Saint-Gervais devant l'hôtel de ville de Paris). Tandis que, au XVIIe siècle, l'orme était la première espèce d'arbre à Paris, actuellement, il est l'une des moins courantes.

Tant que l'arbre jeune est taillé, il survit plus longtemps qu'en croissance libre, quoiqu'affecté de déformation de l'écorce. Mais il finit par mourir précocement.

On cherche à développer des ormes résistant à la graphiose depuis 1960. La recherche est partie dans diverses directions :

  • Hybridation entre l'orme d'Amérique et l'orme de Chine. Cela a produit des arbres plus résistants (des hybrides commerciaux sont disponibles). Cependant, ces arbres sont plus petits que les ormes américains et n'ont pas sa forme en vase appréciée.
  • D'autres tentatives ont été faites pour développer des cultivars résistants de Ulmus americana : les variétés Liberty Elm, Valley Forge et New Harmony sont disponibles commercialement et semblent bien résister. Cependant, on ne saura que vers 2010 si elles sont viables. Le Princeton Elm, cultivar créé en 1920 pour ses qualités ornementales, semble aussi bien résister à la graphiose.

En 2005, les deux types d'ormes les plus résistants sont :

  • un hybride japonais, "Ulmus x resista" dont il existe 2 cultivars :'Sapporo Autumn Gold'® et "New Horizon". Mais leurs caractéristiques sont assez éloignées des ormes européens (port arbustifs, pousse particulièrement rapide).
  • le cultivar'LUTECE® Nanguen'est le plus prometteur. Il devrait être commercialisé en 2006. Un chercheur de l'INRA de Nancy a obtenu cet hybride par fécondations croisées de 6 variétés dont Orme de montagne (Est de la France), Orme champêtre et Orme de l'Himalaya.

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La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 04/12/2009.
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