Marqueterie

Au départ de la marqueterie, il y a l'incrustation. Pratiquée dans la décoration d'objets en bois depuis le début de l'antiquité égyptienne, cette technique consiste à creuser le bois pour y placer des morceaux d'une autre matière (os, corne, ivoire, pâte de verre, pierre... ) ou d'une essence différente. Cette technique décorative fut particulièrement utilisée (quelquefois sur le mobilier de personnes moins aisées, les incrustations sont peintes en trompe-l'œil) et s'est vite diffusée dans n'importe qui antique. Quoiqu'utilisée ponctuellement, l'incrustation ne survivra à l'empire romain.

C'est au XIV^e siècle que les Italiens réutilisent cette technique pour orner le mobilier. La marqueterie atteint son apogée aux XVII^e et XVIII^e siècles sous les styles Louis XIV et Louis XV surtout. Par la suite la marqueterie est délaissée au XIX^e siècle, utilisée essentiellement en frisage (style Louis-Philippe). La fin du XIX^e siècle voit renaître cet art pour magnifier formes naturelles et torturées de l'Art nouveau.

Studiolo di Gubbio, attribué à Francesco di Giorgio Martini, que fit construire Frédéric III de Montefeltro (Metropolitan Museum di New York)

Ancêtre de la marqueterie, cette technique apparut pendant l'antiquité, elle consiste à incruster divers matériaux tel que la nacre ou la pierre. À cette époque, la marqueterie se trouve essentiellement sur des édifices.

L'Italie révolutionna cette technique en l'appliquant au mobilier au XIV^e siècle avec des meubles plaqués de bois de nacre ou encore d'os. Ces combinaisons d'essences de bois et de matériaux forment des frises ou des tableaux (comme ce trompe-l'œil de Francesco di Giorgio Martini). Ainsi on retrouve l'appellation de «peinture en bois» pour désigner les marqueteries.

Au XVII^e siècle la marqueterie s'est répandue dans toute l'Europe. La marqueterie se peaufine en Allemagne surtout. En France, c'est André-Charles Boulle, maître ébéniste qui développa une technique existante la Tarsia a incastro qui révolutionna la pratique de la marqueterie. Dans cette méthode, l'ensemble des placages sont juxtaposés dans un paquet. Par la suite, vient le découpage de chaque forme à la scie à chantourner dite bocfil ou au «chevalet de marqueteur» qui possède une lame particulièrement fine ; on découpe la totalité à la scie à découper. On obtient, lors du montage, le plaquage clair qui s'incruste dans le bois foncé et vice-versa. La «marqueterie Boulle» introduit aussi une nouvelle spécialité : l'incrustation d'écaille de tortue.

• André-Charles Boulle, maître ébéniste français
• Famille Hache
• Giuseppe Maggiolini, ébéniste italien
• Jacques Sommer
• Pierre Golle, hollandais, ébéniste du roi Louis XIV
• Charles Spindler, marqueteur alsacien