Saproxylophage
Par opposition aux organismes xylophages qui consomment le bois vivant et/ou mort, les organismes saproxylophages ne regroupent que des espèces qui ne consomment que le bois mort et qui participent à sa décomposition.
Par opposition aux organismes xylophages qui consomment le bois vivant et/ou mort, les organismes saproxylophages ne regroupent que des espèces qui ne consomment que le bois mort et qui participent à sa décomposition. Ces espèces forment une part particulièrement importante de la pyramide alimentaire et du réseau trophique des écodispositifs forestiers. Elles contribuent à la résilience écologique des forêts en accélérant le recyclage du bois mort dans les sols et dans l'écodispositif forestier.
Les saproxylophages vivent en communautés de champignons, bactéries, protozoaires et invertébrés (dont de nombreux coléoptères), et ils jouent dans les écodispositifs forestiers un rôle majeur en contribuant au cycle du carbone et au recyclage de la nécromasse végétale ligneuse qu'ils transforment en un humus forestier spécifiquement riche et apte à absorber l'eau. Ce sont le plus souvent des espèces terrestres dont les larves fuient la lumière (lucifuges). Certaines vivent dans l'eau où elles décomposent le bois immergé ou les racines localisées sous le niveau de la nappe.
Certains insectes saproxylophages colportent avec eux les spores de champignons ou des morceaux de mycélium fixés sur des poils ou des organes dites «mycangia ». Ces champignons et quelquefois des bactéries associées les aident à décomposer la lignine ainsi qu'à se nourrir. Les adultes de ces espèces peuvent quelquefois ensemencer un arbre affaibli en pondant leurs œufs. Il peut arriver qu'un champignon exotique ou muté soit spécifiquement pathogène, c'est ainsi que le scolyte semble avoir transporté et diffusé un champignon qui a décimé en quelques décennies les ormes en Europe dans les années 1970-2000.
Menaces
Les invertébrés saproxylophages sont reconnus comme faisant partie des espèces les plus menacés en Europe et dans l'hémisphère nord, à cause de la raréfaction du bois mort à cause de l'exploitation trop intensive des forêts. Dans une forêt primaire tempérée, à peu près 1/3 du bois présent est mort et en cours de décomposition. Dans la majorité des forêts exploitées, outre localement après le passage des tempêtes, il ne reste plus assez de gros et vieux bois mort (qui ne gèle pas à cœur), dur, tendre et moyen, debout ou couché, sec à immergé... et il est rare de trouver plus de 1 à 3 arbres morts par ha de diamètre supérieur à 40 cm. Les écolabels forestiers tels que le FSC imposent au sylviculteur de veiller à conserver une quantité suffisante de bois mort pour préserver les communautés saproxylophages et leurs fonctions écologiques.
Il a été proposé de conserver volontairement du bois mort (consigne au sein de l'ONF en France), y compris en ville et dans les jardins pour tenter de freiner l'érosion de la biodiversité chez ces espèces, avec par exemples les Chronoxyles qui visent à y associer une action pédagogique.
Voir aussi
Liens externes
- du 4ème Symposium et Workshop sur la conservation des coléoptères saproxyliques (Vivoin, Sarthe, France, Juin 2006), publiée dans la revue d'écologie (supplément du 10 sept 2008) La Terre et la vie.
Bibliographie
Liens externes
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