Gomme-laque
La gomme-laque est une laque issue de la sécrétion d'une cochenille asiatique, Coccus lacca. La résine obtenue est de couleur jaune/rouge-ambrée, le plus souvent apportée sous la forme de paillettes qu'on dissout dans de l'alcool à 95°.
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La gomme-laque est une laque issue de la sécrétion d'une cochenille asiatique, Coccus lacca . La résine obtenue est de couleur jaune/rouge-ambrée, le plus souvent apportée sous la forme de paillettes qu'on dissout dans de l'alcool à 95°. Le mélange obtenu peut ensuite être utilisé en ébénisterie ou en lutherie pour vernir le bois. Le vernis au tampon est la technique la plus fréquemment employée avec la gomme-laque. D'autres applications sont l'industrie alimentaire, pharmaceutique, la fabrication de colles ou d'encres (dont l'encre de Chine). La gomme-laque était jadis utilisée comme plastique naturel pour confectionner divers objets.
La gomme-laque est produite par la femelle de la cochenille du genre Coccus lacca qui vit dans les forêts du sud-est asiatique (surtout dans la région de l'Assam et en Thaïlande). L'insecte s'installe sur les troncs des arbres (ficus et aleurites) et se fixe grâce à une résine qu'il sécrète. La récolte s'avère quelquefois fatale pour la cochenille qui est fortement collée à la résine. La couleur naturelle de la laque dépend fortement de la sève consommée par les cochenilles et la saison de la récolte. Deux couleurs dominent le marché : l'orange (Bysacki) et une couleur blonde (Kushmi).
Après purification et traitement, la substance forme des paillettes ambrées ou dorées. Pendant longtemps, les personnes qui ignoraient l'origine de la laque pensaient qu'elle était constituée d'ailes d'insecte à cause de la forme et de l'épaisseur des copeaux.
La gomme-laque est un polymère naturel qui partage certaines propriétés avec les polymères synthétiques. Elle peut ainsi être assimilée à du plastique naturel et elle fut utilisée comme tel. Une fois mélangée à de la poussière de bois et moulée avec des méthodes alliant la chaleur et la pression, il est envisageable d'obtenir des pièces de thermoplastique. Le résultat est cependant fragile et ne résiste pas aux dégradations dues au temps. Elle est soluble dans des solutions alcalines comme l'ammoniac, le borax, le carbonate de sodium, l'hydroxyde de sodium mais aussi dans divers solvants organiques. La gomme-laque se compose de 70 à 90 % de résine, de 1 à 10% de matière colorante, de 5% de cire, de 2 à 5% de gluten.
La laque en écaille provient du traitement par l'éthanol de la laque en grain, c'est elle qui contient le plus de résine et le moins de matière colorante. C'est l'unique qu'on trouve aujourd'hui dans le commerce
Au cours de la première moitié du XXe siècle, la gomme-laque était à la base de l'industrie du disque 78 tours. Elle fut remplacée progressivement par les plastiques synthétiques (bakélite, puis vinyle en 1938). Cependant, la production de disques en gomme-laque continua jusque dans les années 1950 en Occident. D'autres pays du monde poursuivirent la fabrication jusque dans les années 1970. Parmi les autres emplois envisageables figuraient les cadres pour des photos, divers articles comme des peignes, des bijoux, des assiettes ou encore des dentiers. Ces objets furent fabriqués du milieu du XIXe siècle jusqu'à l'arrivée du plastique durant la première moitié du XXe siècle. Des pages en braille étaient couvertes de gomme-laque pour les protéger des manipulations. Toujours actuellement, elle intervient dans la composition de l'encre de Chine.
L'utilisation actuelle la plus fréquente reste la finition du bois. On la dissout souvent dans un mélange d'alcool (éthanol et méthanol), pour obtenir une préparation utilisable comme vernis. Ce type de laque se retrouve sur des meubles ou des instruments de musique où elle est appliquée selon la méthode du vernis au tampon. La gomme-laque a aussi été utilisée pour la finition des crosses en bois du fusil d'assaut AK-47. La gomme-laque destinée aux applications industrielles est filtrée pour lui retirer ses impuretés et diminuer son taux de cire naturelle. La laque orangée est blanchie avec une solution d'hypochlorite de sodium pour obtenir la gomme-laque blanche, mais aussi des dérivés avec ou sans cire.
La gomme-laque étant compatible avec la plupart de matériaux utilisés pour la finition, elle est parfois utilisée comme bouche-pores afin d'éviter que les traitements successifs ne s'infiltrent trop profondément dans le bois. Sous une forme assez diluée, on l'emploie comme couche d'apprêt pour de la peinture. Elle ne s'avère pas particulièrement résistante à l'abrasion ou aux solvants classiques, mais forme une excellente barrière contre l'humidité.
La gomme-laque sert toujours dans d'autres domaines : protection pour les guidons des vélos[1], colle pour les boyaux (pneus tubulaires) de vélos de piste[2], [3] ou encore adhésif lors de la restauration de plumes anciennes[4] et en horlogerie pour coller les rubis d'un échapement d'Achile Brocot.
Industries alimentaire et pharmaceutique
La gomme-laque étant comestible, elle est utilisée comme cire sur les bonbons et les pilules. Ses propriétés alcalines la rendent intéressantes pour protéger un médicament lors du transit dans le tube digestif et libérer le principe actif au bon lieu (dans l'intestin grêle ou le côlon[5]. En agriculture, on l'utilise pour protéger les pommes qui perdent leur cire naturelle lors de la récolte et du nettoyage[6]. Elle reçoit à ce titre le code E904 comme additif alimentaire[7]. Les végétaliens évitent ce produit dans la mesure où il est d'origine animale et peut potentiellement contenir de petits insectes. La gomme-laque peut être un allergène par contact. Les symptômes sont des irritations de la peau[8].
- ↑ Out Your Backdoor : Shellac & Twine makes Handlebar fine
- ↑ mounting-tubulars Mounting Tubular Tires by Jobst Brandt
- ↑ British Cycling
- ↑ RichardsPens. com • Fountain Pens by Richard Binder
- ↑ Shellac film coatings providing release at selected pH and method - US Patent 6620431
- ↑ US Apple : Consumers - FAQs : Apples and Wax
- ↑ Food-Info. net : E-numbers : E904 : Shellac
- ↑ Le Coz C-J., Leclere J-M., Arnoult E., Raison-Peyron N., Pons-Guiraud A., Vigan M., (2000). Allergic contact dermatitis from shellac in mascara. Contact Dermatitis 46 (3), pp. 149-152 (6)
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