Produits forestiers autres que le bois

Les produits forestiers autres que le bois aussi appelés Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL) sont exploités dans presque quatre milliards d'hectares de forêts, sur à peu près 30 % des terres émergées.

Tandis que la valeur du bois extrait décline (64 milliards de dollars EU en 2005, selon la FAO), la valeur des PFNL augmente régulièrement, mais reste sous-estimée car seule une faible part de ces produits est comptabilisée dans la majorité des pays^[1].

Les PFNL extraits étaient valorisés en 2005 à hauteur de 4, 7 milliards de dollars EU (chiffre en hausse mondiale depuis 1990 selon la FAO). Les graines, fruits, végétaux comestibles, champignons, poissons et gibiers forment fréquemment plus de 50 % du revenu pécuniaire de la forêt, y compris dans certains pays dits "riches" où la chasse au grand gibier reste une tradition importante (France par exemple).

Les PFNL ne sont pas obligatoirement commercialisés, ils le sont même rarement, outre le gibier ou la viande de brousse (qui fréquemment forment plus de 50 % du revenu financier de la forêt), mais dans le secteur de l'économie dite "informelle" ils font fréquemment l'objet de troc ou d'une utilisation respectant les traditions par les populations riveraines ou autochtones vivant en forêt. Un trafic illégal d'espèces animales et d'autres produits non ligneux existe aussi.

La FAO et l'ONU ont encouragé les États à comptabiliser les PFNL pour l'évaluation des forêts de l'évaluation des écodispositifs pour le millénaire et pour les rapports FRA sur l'évaluation des forêts dans le monde.

Ces produits doivent d'autre part être listés et comptabilisés pour l'obtention de certains écolabels tels que le FSC (c'est une recommandation dans le cas du PEFC). Ils peuvent aussi l'être (en France par exemple) dans les documents d'aménagement forestier, ou de type PSG (Plan simple de gestion), chartes forestières, etc.

Prospective

Avec les avancées du génie génétique et des biotechnologies généralement, les gènes et les molécules produites par la canopée, les racines ou d'autres parties des arbres, ou d'autres organismes forestiers (dont bactéries et champignons) ont suscité depuis les années 1970 un intérêt croissant du secteur de la chimie et de l'industrie pharmacie. Le brevetage du vivant et le biopiratage sont au cœur de débats sur la forêt et la biodiversité depuis l'échec de la signature d'une Convention mondiale sur la Forêt au Sommet de la Terre de Rio (Juin 1992). Le Protocole de Carthagène précise néanmoins les droits des états à disposer des ressources offertes par la biodiversité de leurs forêts.

Classification FAO des PFNL

La Fao pour son rapports FRA 2005^[2], les a classé en deux catégories (végétale et animale)

Matière première végétale

1. Aliments (Champignons)
2. Fourrage
3. Matière première conçues pour la préparation de médicaments et/ou produits aromatiques (huiles principales.. )
4. Matière première conçue pour la production de colorants ou teintures
5. Matière première pour la fabrication d'ustensiles et d'objets d'artisanat, et pour la construction
6. Plantes ornementales
7. Exsudats (résines, latex, huiles principales, parfum, arômes (un arôme fraise est produit à partir de bois) etc. )
8. Autres produits végétaux (mousses, écorces. )

Produits animaux/matière première

1. Animaux vivants
2. Cuirs, peaux et trophées
3. Miel sauvage et cire d'abeille
4. Viande de brousse
5. Matière première pour la préparation de médicaments
6. Matière première pour la préparation de colorants
7. Autres produits animaux comestibles
8. Autres produits animaux non comestibles

Remarques :

• certaines espèces peuvent être classés dans plusieurs rubriques. Par exemple le miel extrait d'une ruche positionnée en forêt ou en lisière forestières doit-il être comptabilisé dans la rubrique «agriculture» ou comme «produit forestier» ?
• Certaines espèces forestières sont illégalement valorisées en faisant l'objet d'un trafic local ou mondial (espèces protégées vendues comme viande de brousse, trafic d'animaux ou d'organes, dont dents et défenses d'ivoire, etc). Les ONG et certains chercheurs ^[3]dénoncent aussi le biopiratage des ressources génétiques forestières pillées dans les pays pauvres, mais riches en biodiversité, en forêt surtout.
• Les produits issus de l'agrosylviculture sont quelquefois complexes à classer (ils sont le plus souvent plutôt classés comme produits agricole ou forestier ?)

Voir aussi

• Forêt
• Sylviculture
• Gestion prosilva
• Aménagement forestier
• Les insectes dans le milieu forestier
• Forêt boréale et forêt amazonienne, les plus grandes forêts vierges au monde
• Agro-sylviculture
• scolyte

Liens externes

• (fr) Article / Indicateurs de la biodiversité dans les inventaires forestiers (Unasylva, FAO)
• (fr) Mémento / Protection des forêts (2004, D. Vallauri, WWF)
• (fr) Revue Unasylva (Portail FAO de téléchargement)
• (en) Rapport sur la forêt européenne (ONU/UNEP World Conservation Monitoring Centre Cambridge, UK, 2000, en collaboration avec WWF)
• (fr) Ressources naturelles * Canada
• (en) Types de forêts et de gestions en Europe (Rapport European forest types 2006, avec cartes, 8826 KB).
• (fr) Charte forestière de territoire. (FNCOFOR)
• (fr) Programme forestier national (PFN) français (Ministère français de l'Agriculture ; période 2006-2015)

Bibliographie

• (fr) Bernier-Leduc, Marjolaine. Évaluation de la faune aviaire dans des haies brise-vent intégrant des arbustes porteurs de produits forestiers non ligneux, aout 2007 Télécharger

Notes et références

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