Épicéa commun

L'épicéa commun est un arbre résineux de la famille des Pinacées du genre Picea.



Catégories :

Pinaceae - Arbre - Flore (nom vernaculaire) - Essence forestière - Sylviculture

L'épicéa commun (Picea abies) est un arbre résineux de la famille des Pinacées du genre Picea.

Caractères biologiques

Caractères botaniques

Facilement reconnaissable par son port, son feuillage et ses cônes, l'épicéa est cependant trop fréquemment confondu avec le sapin, en différant cependant en tous points.

Feuillage et cônes.

Écologie

Exigences

Distribution

L'épicéa commun est propre à l'Europe, on le retrouve à l'ouest dans les Alpes, le Jura, les Vosges, en Allemagne, en Pologne, en République Tchèque (massifs montagneux)  ; au sud-est dans les Balkans, les Carpates, au nord-est des Pays baltes jusqu'à la Scandinavie et la Russie européenne.

Pessière en Norvège.
Zone alpine : Jura, Vosges, Alpes, Alpes dinariques à partir de 400-800 mètres jusqu'à la limite supérieur de la forêt (jusqu'à 2200 mètres d'altitude dans les Alpes)  ; où il forme des peuplements en mélange avec le hêtre et le sapin à l'étage montagnard et un peuplement dominant à l'étage subalpin, où se mêle quelquefois d'autres conifères tel le mélèze ou quelques pins.
Europe centrale : Carpates, reliefs allemands (Bavière, Thuringe, Sudètes), tchèques, Tatras, Bohème, Transylvanie (à partir de 800-900 mètres d'altitude)  ; où il se mélange en particulier avec le sapin pour devenir plus haut un peuplement pur, en Europe de l'est , l'épicéa commun dépasse aisément 60 mètres, des spécimens de 69 mètres ont déjà été attestés.
Zone septentrionale : Pays Baltes, Nord de la Pologne, Biélorussie, Russie européenne, Finlande, Suède, Norvège où il se mêle à l'aire de Picea obovata par des formes de transitions. Il forme des peuplements purs en basse altitude jusqu'à la limite supérieure de la forêt, les arbres de cette zone ne dépassent que rarement 35-40 mètres de haut. [1]

Pathologie

Dégâts par Ips typographus.
Rouille vésiculeuse.

Taxonomie

L'épicéa est un Pinaceæ appartenant au genre Picea (Lindl. ) (sous-genre Picea, section Picea)  ; outre la proximité de l'espèce avec Picea obovata (Ledeb. ), il est admis le plus souvent que l'espèce est proche de l'épicéa de Chine, Picea asperata (Masters) et de l'épicéa de l'Himalaya, P. smithiana (Wall. ).

L'épicéa est apte à pousser sur de nombreux types de sol (même sur du calcaire et de la tourbe) ainsi qu'à différentes altitudes, l'aire de répartition de l'espèce est particulièrement vaste, si on rattache l'épicéa de Sibérie (Picea obovata) à l'épicéa commun, on obtient le conifère ayant l'aire de répartition la plus étendue, depuis l'Europe occidentale jusqu'au fin de la Sibérie. On en résulte chez Picea abies différentes variétés et formes. Ainsi, en Europe, on trouve les fleurs femelles fécondées, avant de murir, de différentes couleurs :

En basse altitude : f. chlorocarpa (Purk. )  : Cônes immatures verts.
En haute altitude : f. erythocarpa (Purk. )  : Cônes immatures rouges.
Forme intermédiaire : f. dichroa (Domin. )  : Cônes immatures vert-rougeâtres.

Les scientifiques modernes acceptent deux sous-espèces d'épicéas, l'une croissant sur la partie orientale de l'aire, de la Finlande jusqu'à la Mer d'Okhotsk, appelé Picea abies subsp. obovata (Ledeb. ), reconnu quelquefois comme espèce à part entière (Épicéa de Sibérie) et l'autre poussant sur la partie occidentale de l'aire, en Scandinavie, en plaines Baltes et massifs européens, appelé Picea abies subsp. abies, une forme hybride stabilisée croit à la limite de l'aire de répartition des deux sous-espèces, Picea abies nothosubsp. fennica (Regel. ), reconnu tantôt comme variété de P. abies subsp. abies, tantôt comme une de P. abies subsp. obovata.

Outre la différence de couleur des jeunes cônes, variant avec les régions et l'altitude, la grande variation de forme et de taille de cônes a conduit les scientifiques à créer une douzaine de variétés, dont trois sont aujourd'hui reconnues comme valides (M. G. Tjœlker, A. Boratynski, W. Bugala, 2007)  :

Cônes de var. europæa.
Picea abies subsp. abies var. europæa (Tepl. ) [syn. Picea excelsa (Link. ), var. germanica (Lindq. ), var. vulgaris (Loudon), var. nigra (Loudon), var. montana (Asch. & Græbn. ), var. carpathica (Loudon), var. communis (Loudon) ] : Cône de 12-18 cm, écailles différant selon l'altitude, pointe bombée en basse altitude, plus arrondie en haute altitude. C'est la variété «type», trouvable dans une grande partie de l'Europe, en montagne à l'est et au sud-est et en plaine au nord-ouest , Scandinavie.
Picea abies subsp. abies var acuminata (Beck. )  : Cônes le plus souvent plus longs (15-20 cm). Écailles formant un long bifide recourbé vers l'intérieur. Variété trouvable en Europe de l'Est (Balkans, Carpates) jusqu'en Allemagne de l'est . [2]
Picea abies subsp. abies var alpestris (Bruegger) [syn. Picea alpestris (Stein), Picea obovata var. alpestris (Brügger) ] : Cônes trapus, assez courts (8-12 cm). Écailles arrondies. Rameau de l'année précédente un peu pubescent. Aiguilles quadrangulaires bleutées à cause de la forte concentration de stomates. Variété relique de l'époque glaciaire des Alpes suisses (Oberland Bernois, Grisons), autrichiennes (Tyrol), des Sudètes et des Carpates (entre 1500 et 2200 mètres d'altitude), dont le bois est d'excellente qualité. Variété quelquefois reconnue comme plus proche de la sous-espèce obovata, comparable à Picea fennica. [3] [4]
f. virgata.

À cause de la grande étendue de l'aire de répartition de Picea abies subsp. abies, on trouve différentes formes naturelles d'épicéas, en voici quelques-unes, assez fréquentes :

f. columnaris : Épicéa columnaire : 20-25 m maximum, branches courtes, denses, plaquées au tronc. [5]
f. pendula : Épicéa pleureur : Port particulièrement variable, dense en pendant. [6]
f. globosa : Épicéa en boule : Port «normal» jusqu'à la cime, qui est dense, en «boule». [7]
f. nidiformis : Épicéa en nid : 1 mètre maximum, particulièrement dense, en boule. [8]
f. viminalis : 20-30 mètres, habituel dans les régions nordiques et en montagne, branches horizontales, feuilles dispersées sur le rameau, feuillage par conséquent particulièrement clair. [9]
f. virgata : Épicéa-serpent : Proche de la forme précédente, feuillage clair, pendant. [10]

Utilisations

Sylviculture

Epicéas en monoculture.

L'épicéa apporte un bon bois, c'est pour cela qu'il est beaucoup planté dans toute l'Europe en futaie régulière pour la production. En montagne, il est traité en futaie irrégulière (quelquefois jardinée) ayant pour rôle la production et la protection des milieux (avec d'autres essences), en zone touristique, il est dit que les forêts peuvent servir de recréation pour le paysage, ce qui influence la sylviculture sur plusieurs points.

Bois

Le bois d'épicéa est blanc, il sert en basse qualité en particulier au bois d'industrie (pâte à papier, panneaux de fibres, emballage, coffrage), mais si les accroissements sont fins et le bois tendre, de haute qualité, il servira à la charpente, à la menuiserie, au placage, au déroulage, à la fabrication de poteaux et de perches, ainsi qu'à la lutherie pour les plus beaux bois.

Pharmacopée

Sapin de noël.

L'épicéa a des propriétés antiseptiques, balsamiques, expectorantes, sédatives, antiphlogistiques et antibiotiques. La poix de bourgogne est obtenue par incision du tronc (résine). La distillation de la poix apporte l'essence de térébenthine qui permet de la préparation d'onguent topique.

Ornement

L'épicéa commun est fréquemment utilisé en ornement, les différentes formes naturelles ont été choisies pour former des cultivars, dont les plus habituels sont ‘cupressina', ‘inversa', ‘argentea', ‘aurea', ‘cranstonii', ‘nana', ‘pyramidalis'… On recense aujourd'hui près de 150 cultivars valides.

Traditions

On utilise habituellement l'épicéa commun comme sapin de Noël, néenmoins, l'épicéa perd ses aiguilles rapidement, ce qui le désavantage comparé aux sapins.

Notes et références

  1. Oldest Living Tree Found in Sweden
  2. Actualité > Le doyen des arbres : un épicéa vieux de près de 8000 ans
  3. L'épicéa commun (Picea abies) sur domenicus. malleotus. free. fr. Consulté le 15 août 2009

Voir aussi

Liens externes

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